Je fais évoluer, depuis plusieurs d’années, une imagerie qui témoigne de l’environnement dans lequel j’évolue : les lieux que j’habite, les lieux qui m’habite, les promenades, les voyages, les êtres qui me sont chers, mon quotidien…  J’accumule ces images, latentes, archivées, oubliées, accrochées au mur, en quête d’un nouveau sens.  Ces petites choses, ces rituels de la vie quotidienne, ces moments anodins qui traversent mon regard, accrochent / décrochent mon attention, s’immiscent dans cette traversée, ce continuum d’images. 
Et il y a la rencontre et l’espace entre ces images… 
Le maillage visuel est depuis toujours une stratégie, un plaisir avec lequel je jongle dans l’élaboration de mes séries photographiques.  Une manière pour moi d’alléger le poids attribué à une image et de le répartir dans un nouvel espace-temps où se développe un sens distinct, tissé par des liens formels, esthétiques ou émotionnels; une cohésion poétique. 
Vouloir tout rassembler, circonscrire, donner un sens, créer un sens. 
Jouer de cette poésie intimiste où se chevauchent des réflexions sur mon rapport à la photographie, au temps, à la création, au travail, à l’enseignement, à la famille, à l’amour… Il y est question d’effritement, de perte de soi, d’absorption, dans une société caractérisée par la vitesse et la surproduction. Et il y a la lumière, cette matière photographique qui devient sujet, ravive et vivifie l’apparente lourdeur du monde. 
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